La mutation profonde des formations WordPress

La mutation profonde des formations WordPress

WordPress, n°1 des CMS

En 2021, près d’un site sur deux utilise WordPress dans le monde. Pour être plus précis, le CMS est à 43% de parts de marché et cette tendance se confirme mois après mois.

Et en même temps, c’est compréhensible : WordPress est gratuit, open-source et permet de réaliser à peu près n’importe quel projet web.

Que l’on soit débutant ou développeur aguerri, on peut arriver à ses fins. Soit en tirant parti des milliers de thèmes et extensions qui existent, soit en développant par-dessus afin de répondre à des besoins très précis.

Donc que l’on pense à un blog familial ou à une startup qui veut présenter un service innovant, il y a fort à parier que ce sera possible avec WordPress comme fondation.

L’évolution de la formation WP

Dès le début des années 2010, mes associés et moi avons dispensé de la formation autour de WordPress. Mais à l’époque, tout se faisait principalement en présentiel.

Le format classique c’étaient 3 jours très intenses où il fallait que les apprenants voient le plus de choses possibles. Hélas, ça ne laissait pas beaucoup de temps pour la pratique, ce qui fait qu’une semaine plus tard, ils n’étaient pas autonomes pour autant.

On pouvait également trouver de nombreux tutoriels vidéo, mais ils étaient décousus.

Personne n’avait encore tenté de créer une vraie formation à distance, en vidéo, qui balaie l’intégralité du sujet.

Et en même temps, c’est un projet titanesque : chez WPChef, il nous faut à peu près un an de travail pour écrire, tourner, monter, publier et roder une formation. Et nous sommes plusieurs ! C’est vous dire l’ampleur de la tâche.

D’ailleurs, quand on s’est lancés en 2016, ce format distanciel était encore mal vu par les financeurs. Ce n’est qu’en 2018 que le cadre réglementaire a évolué et a commencé à définir ce que devait être une formation à distance.

Depuis, et d’autant plus depuis les confinements successifs, la formation en e-learning s’est normalisée et a acquis ses lettres de noblesse.

Tous les sujets ne s’y prêtent pas pour autant ! Mais pour nous, c’est presque une évidence. Quelqu’un qui créera un site sera le plus souvent seul devant son ordinateur. Donc en se formant à distance, on ne fait que se préparer au cadre de travail dans lequel on évoluera.

L’évolution des demandes des stagiaires

Depuis le début, nous avons distingué deux typologies d’apprenants :

  • Ceux qui venaient se former pour réaliser leur(s) propre(s) site(s) ;
  • Ou ceux qui souhaitaient devenir webmaster, que ce soit en entreprise ou en freelance.

On a également vu une tendance se dessiner : de nombreux graphistes sont venus se former chez nous parce que leurs clients attendaient d’eux de plus en plus de compétences web. Après un logo, une charte graphique et des documents papiers, ils voulaient un site.

Depuis la pandémie, on assiste encore plus à une vague de reconversions : beaucoup souhaitent changer de métier et le web a le vent en poupe, ce qui génère de nombreuses opportunités.

Et même si nous n’avons pas la prétention de former à la création d’une activité freelance, nous sommes toujours très fiers quand on apprend que des personnes sans emploi arrivent à lancer leur activité quelques mois après leur passage chez nous.

Ce ne serait pas possible si on ne leur montrait pas toutes les disciplines qui entourent la création de sites. On ressent d’ailleurs que c’est un critère que nos clients utilisent avant de venir se former : ils sentent qu’il est nécessaire d’apprendre les bases du graphisme, du référencement, de la sécurité ou du cadre légal pour faire des sites qui tiendront la route.

Vision du marché pour l’avenir

On a atteint dès 2021 un point d’équilibre assez intéressant pour la formation WordPress ; même si les années à venir devraient confirmer ces tendances.

Tout d’abord, le présentiel devient de plus en plus anecdotique : il est réservé à des personnes allergiques au distanciel ou encore à des formats très personnalisés, qu’ils soient individuels ou en groupe. Que ce soit en asynchrone (avec de nombreuses vidéos déjà tournées) ou en synchrone (avec un fonctionnement de classe virtuelle), on se forme désormais à WordPress à distance.

L’autre tendance qui émerge est la prise en compte du cadre réglementaire, notamment avec le RGPD qui a fait beaucoup de bruit à son arrivée en 2018.

De nos jours, il est indispensable de proposer des initiations au RGPD ou encore à la directive ePrivacy puisque finalement, nos sites web sont des dispositifs de collecte de données personnelles. Les obligations légales sont plus nombreuses qu’avant.

Et pour finir, que ce soit avec la sortie de la plateforme MonCompteFormation à l’automne 2019, le durcissement des règles de France Compétences à l’automne 2021 ou encore la certification Qualiopi obligatoire en janvier 2022, les organismes de formation doivent se professionnaliser et se tourner vers les certifications.

En effet, c’est le sésame qui permet aujourd’hui de proposer des formations éligibles au CPF, le Compte Personnel de Formation, qui est aujourd’hui le budget de formation le plus utilisé en France.

Avec une telle incitation à la professionnalisation des pratiques, à l’étude des compétences observables sur le terrain ou encore à cause de la concurrence qui se fait de plus en plus rude, nous devrions assister à une montée de niveau.

Mais beaucoup d’organismes ne pourront plus former à WordPress comme ils le faisaient auparavant, encore moins en mobilisant du CPF, ce qui devrait réduire l’offre de formation de manière globale.

Finalement, l’écosystème devrait gagner en lisibilité mais détriment de petits organismes qui resteront sur le carreau.

Qui je suis

Je m’appelle Nicolas Richer, je suis président-formateur de WPChef ; nous formons plus de 500 personnes par an à la création de sites avec WordPress.

J’ai moi-même appris à créer des sites en autodidacte, à la fin des années 2000, mais à l’époque il fallait suivre énormément de tutoriels en anglais, qui se contredisaient parfois, puis tâtonner pour arriver à des résultats satisfaisants.

À la fin de mes études de marketing, je me suis rapidement lancé en tant que freelance : je proposais mes services aux TPE désireuses d’améliorer leur visibilité sur internet. Mais la création d’un site avec WordPress ne suffit pas, il m’a également fallu ajouter de nombreuses cordes à mon arc pour atteindre les objectifs que nous nous fixions.

En effet, la création de sites n’est finalement plus une discipline technique de nos jours.

Il existe de nombreux logiciels qui permettent d’avoir des sites vitrines, des blogs ou des boutiques en ligne sans avoir à toucher une ligne de code.

Finalement ce qui compte le plus, dans un univers de plus en plus concurrentiel, c’est notre habileté à sortir du lot. Que ce soit d’abord au travers d’une offre convaincante, puis lorsqu’on nous cherche sur les moteurs de recherche, jusqu’à l’expérience de navigation que l’on propose sur notre site.

En fait, c’est toute une chaîne et on peut sortir son épingle du jeu en faisant du référencement naturel, du référencement payant, du copywriting, du webdesign, de l’optimisation pour les conversions…

C‘est ainsi qu’à WPChef, avec une approche très axée « outil » dans un premier temps, on arrive à former beaucoup de personnes à toutes ces disciplines, parfois méconnues, qui font finalement le succès de projets sur internet.

Mais ce discours n’est pas si courant dans un écosystème où beaucoup sont entrés par la porte de la technique. Et justement, notre approche dans WPChef, c’est de réconcilier ces deux mondes.

Pour nous, il faut savoir maîtriser le socle technique sans toucher au code (et c’est possible grâce à un écosystème d’extensions très fourni) puis passer le plus rapidement possible aux disciplines de communication qui permettront à un site de ne pas rester invisible.

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